Un évènement indésirable associé aux soins est un évènement péjoratif consécutif à un soin, auquel on n’aurait pas aimé assister (il n’était pas désiré), mais dont on sait malgré tout qu’il peut arriver (notion de risque). Il devient un évènement indésirable grave (EIG) s’il a entraîné au moins l’une des conséquences suivantes : hospitalisation du patient (patient ambulatoire) ou prolongation de son hospitalisation (patient déjà hospitalisé) ; incapacité (ITT) ou invalidité (IPP) du patient ; mise en jeu du pronostic vital ; décès du patient.
Un décès postopératoire est le pire des évènements indésirables graves mais la gravité n’est évidemment pas la même s’il s’agit d’un enfant opéré d’une appendicite (EIG évitable) ou d’un vieillard opéré d’un infarctus du mésentère (EIG inévitable).
Un évènement indésirable grave succède souvent à un « évènement porteur de risque » ou EPR (on parle aussi de « presque accident). Faire en sorte qu’un évènement porteur de risque (EPR) ne se transforme pas en évènement indésirable grave (EIG) est un des enjeux majeurs de la gestion des risques.
Certains EIG sont considérés comme inévitables car ils résultent de risques inhérents à l’état du patient, quand bien même celui-ci a reçu des soins optimaux (cas de la personne âgée opérée d‘un infarctus mésentérique). Les autres EIG sont évitables, et ne sont survenus que du fait d’une prise en charge inadéquate (cas de l’enfant qui décède dans les suites d’une appendicectomie).
Un petit point d’orthographe : l’orthographe officielle est événement, avec un « é » en deuxième position. Contrairement à avénement, qui est devenu avènement lors de la septième édition du dictionnaire de l’Académie, en 1878, événement n’a pas été rectifié. Cependant, comme la prononciation réclame un « è », le rapport de 1990 sur les rectifications orthographiques préconise d’écrire évènement, ce que l’Académie n’accepte pas. C’est néanmoins cette orthographe rectifiée qui est retenue ici.