Le curare est une substance extraite de certaines lianes d’Amazonie, qui provoque la paralysie des muscles, raison pour laquelle les habitants de ces contrées en enduisent leurs flèches pour chasser le gibier.
Les curares utilisés en anesthésiologie sont des médicaments responsables de la curarisation du patient, dont les effets bénéfiques sont les suivants : facilitation de l’intubation trachéale ; diminution du tonus musculaire, rendant possible certains gestes opératoires en chirurgie de l’abdomen ; facilitation de la ventilation en synchronisant le patient avec le respirateur. Le fait de curariser un patient implique de le raccorder à un appareil de respiration artificielle via une sonde d’intubation trachéale, du fait de la paralysie diaphragmatique induite par le curare.
En dehors de la succinylcholine, seul curare « dépolarisant » le muscle, tous les autres curares sont « non polarisants », c’est-à-dire que leur fixation aux récepteurs nicotiniques de l’acétylcholine n’entraîne pas de dépolarisation des muscles.
L’emploi de la curarisation en anesthésie ne se conçoit que chez un patient sous anesthésie générale. Beaucoup de gestes chirurgicaux ne nécessitent pas que le patient soit curarisé.
La durée d’action du curare étant limitée dans le temps, l’anesthésiste doit en réinjecter par voie veineuse à intervalles réguliers, en fonction de la durée de l’intervention. Si l’anesthésiste n’a pas anticipé la décurarisation, le patient va se décurariser, ce qui se traduit par des contractions musculaires intempestives qui vont gêner le travail du chirurgien, lequel va dire à l’anesthésiste que le patient « se réveille », phraséologie inadéquate.
Pour éviter cette décurarisation prématurée, l’anesthésiste dispose d’un capteur de curarisation appelé curaromètre.