Contrairement à la prévention, qui consiste, autant que faire se peut, à éviter l’apparition d’une maladie (arrêter de fumer pour éviter le cancer du poumon), le dépistage cherche à diagnostiquer le plus précocement possible une maladie grave et fréquente, pour en améliorer le pronostic.
Dépister le cancer colorectal ou le cancer du sein a du sens, car ces deux cancers sont fréquents, et facilement accessibles à un dépistage de masse (recherche de sang dans les selles suivie d’une coloscopie pour le premier, mammographie pour le second). Leur pronostic s’en est trouvé largement amélioré, car il est largement prouvé que le taux de guérison dépend avant tout du stade de diagnostic.
Chercher à dépister une maladie rare serait une erreur économique, car le coût, important, du dépistage ne serait pas compensé par les gains liés à une prise en charge précoce.
Pour le dépistage du cancer colorectal, il s’agit autant de dépistage que de prophylaxie, car ce que l’on cherche à dépister par la recherche de sang dans les selles, ce sont en réalité des polypes. En réséquant les polypes, on prévient le cancer, puisque, dans cette localisation du moins, le cancer est, dans la majorité des cas, un polype dégénéré.