Le mot complication peut prendre deux significations différentes. La première désigne une forme grave, compliquée, d’une affection quelconque : la lithiase vésiculaire peut se révéler d’emblée par une forme compliquée, comme la cholécystite aiguë ou la migration d’un calcul dans le canal cholédoque, responsable de deux complications possibles : l’ictère et la pancréatite aiguë.
Le deuxième sens du mot complication est utilisé pour parler de ce qui n’aurait pas dû arriver après un acte technique : un saignement, une infection, une blessure accidentelle d’un organe, voire le décès du patient, quelle que soit la cause de ce décès. Bref, le patient n’a pas eu des suites simples de cet acte. Contrairement à ce que laisse penser la judiciarisation croissante en matière de responsabilité médicale, une complication n’est pas nécessairement fautive ; elle peut aussi être considérée comme un aléa thérapeutique (« la faute à pas de chance »).
Quant à l’adjectif « compliqué », il a également deux sens : en rapport avec une complication (forme compliquée d’une maladie), et difficile. Dans ce sens une intervention compliquée peut avoir été très difficile à réaliser, mais qui ne sera pas nécessairement compliquée dans ces suites.
Le verbe « compliquer » est à la fois transitif (compliquer une situation) et pronominal (la situation se complique).