Un anglicisme est un mot anglais (ou américain) utilisé à la place d’un mot français, soit parce que le mot n’a pas d’équivalent en français (comme staff), soit parce que le mot anglais est plus efficace que l’équivalent français (burnout est tout de même plus percutant que syndrome d’épuisement professionnel), soit par principe, voire par snobisme ou ignorance : scalpel à la place de bistouri par exemple.
Les québécois, grands défenseurs de la langue française, disent courriel là où nous employons email. La plupart des mots utilisés dans les nouvelles technologies sont américains, et utilisés comme tels par les français, malgré la loi Toubon qui voudrait que l’on utilise préférentiellement un mot français à la place de son équivalent anglo-saxon.
Le vocabulaire médical recourt assez souvent à des anglicismes ; mais on constate facilement que de très nombreux termes médicaux sont identiques en français et en anglais. On sait peu (et les anglo-saxons encore moins) que les deux tiers des mots de la langue anglaise sont soit des mots français, soit des mots dérivés du français. Ainsi « FBI » est formé par les initiales de trois mots français, (federal, bureau, investigation), que les américains pensent être des mots américains.
Le problème vient de ce que, lorsqu’un mot est identique dans les deux langues, la signification n’est pas nécessairement la même : ce sont des faux amis. Ainsi le verbe adhérer donne deux substantifs de sens voisin mais cependant différent, adhérence et adhésion. En anglais, adhesion veut dire adhérence : adhésion est donc un faux ami, comme le mot administration, qui, en américain, signifie gouvernement.
De même, le mot anglais evidence signifie preuve, et non pas évidence (une évidence n’a pas besoin d’être prouvée). Traduire evidence based medicine par médecine fondée sur l’évidence est un contresens malheureusement fréquent.