Le termes folie et fou sont polysémiques, et désignent toutes sortes de comportements, passagers ou durables, jugés comme anormaux, c’est-à-dire qui s’éloignent plus ou moins de la norme. Cette multiplicité de sens se traduit dans des expressions aussi diverses que folie des grandeurs, folie meurtrière ou folie douce, fou à lier, amour fou, fou du roi, etc.
En revanche, si le commun des mortels continue à employer ces termes pour parler de gens au comportement plus ou moins bizarre, la psychiatrie a complètement rejeté ce vocabulaire de son champ lexical, jugé politiquement incorrect, pour désigner les troubles psychiques ou mentaux, qui sont le champ d’étude de la psychopathologie. De nos jours, il ne serait plus possible de publier, comme Michel Foucault l’a fait en 1972, un livre intitulé Histoire de la folie à l’âge classique, et encore moins un Éloge de la folie, titre du livre le plus célèbre de l’humaniste Erasme, publié en 1511.
La médecine aime beaucoup les classifications, et celle des troubles mentaux n’échappe pas à la règle, que l’on parle de nosologie ou de taxonomie psychiatriques. Il existe deux classifications internationales des désordres mentaux : le chapitre V de la Classification internationale des maladies (CIM 10), réalisée par l’OMS, et le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM-IV), émanation de l’Association américaine de psychiatrie (AAP).